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Libération

Mexique: la mort lors de défilés contre la tuerie du Chiapas. La police tire. Une Indienne perd la vie à Ocosingo.

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publié le 14 janvier 1998 à 16h00

Mexico, de notre correspondante.

Le sang a coulé de nouveau au Chiapas lundi, au moment même où quelque 80 000 habitants de Mexico (25 000 selon la police) défilaient pour une journée de mobilisation nationale en protestation contre le massacre, en décembre, de 45 indigènes tzotziles à Acteal. Les manifestants, parmi lesquels on reconnaissait l'actrice de telenovelas Ana Colchero, Andrés Manuel Lopez Obrador, dirigeant du Parti de la révolution démocratique (centre-gauche) et Javier Elorriaga, dirigeant du Front zapatiste (le bras politique de la guérilla), apprenaient par un haut-parleur qu'une indigène tzeltale, Guadalupe Mendez Lopez, 38 ans, venait de mourir à l'issue d'un défilé semblable organisée à Ocosingo, l'une des communes «chaudes» du Chiapas. Tombée sous les balles d'un policier à qui elle avait crié «allez-vous en, on ne veut pas de vous». A Ocosingo, l'après-midi s'était déroulé dans le calme jusqu'à ce que les manifestants, s'apprêtant à retourner à pied chez eux, s'opposent à un bataillon de police qui les attendait à la sortie de la ville. La foule a lancé des pierres, les policiers ont répliqué par des coups de feu tirés en l'air, puis ont dirigé leurs armes sur les manifestants. Bilan total: un mort et deux blessés, dont un enfant de 2 ans.

Une centaine de morts, environ 11 000 personnes déplacées fuyant l'armée et les groupes paramilitaires: c'est le terrible bilan de la guerre de «basse intensité» que subit l'Etat le plus pauvre du Mexique depuis plusieu