Bonn, de notre correspondante.
Des micros cachés dans les chambres à coucher, dans les salles de bain, les salles de rédaction, dans les cabinets médicaux" Ces pratiques policières devraient bientôt être possibles en Allemagne, en toute légalité, dans le cadre d'enquêtes sur des «crimes et délits graves». Une loi autorisant la sonorisation des domiciles et autres lieux privés fréquentés par des personnes suspectes doit être adoptée ce vendredi par le Bundestag, la Chambre basse du Parlement. Après des années de débat et tractations, les partis chrétien-démocrate, libéral et social-démocrate se sont mis d'accord pour amender l'article 13 de la Constitution allemande, qui garantissait l'inviolabilité des appartements privés. La loi sur la sonorisation devrait ainsi recueillir la majorité requise de deux tiers des députés, au grand dam des défenseurs des libertés individuelles pour qui ces méthodes rappellent la Gestapo ou la Stasi, les polices politiques du régime nazi et de la RDA.
Recours. L'Allemagne ne fait que «rattraper» des pays comme les Etats-Unis ou l'Italie qui pratiquent ces écoutes depuis longtemps et «avec grand succès», assure le ministre de l'Intérieur, le très conservateur Manfred Kanther. En France, en revanche, la police doit se contenter d'écoutes téléphoniques et n'a pas le droit de placer des micros dans des appartements (sauf pour parer un danger immédiat, lors d'une prise d'otages par exemple). «Quand les Allemands s'y mettent, c'est tout de suite la gros