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Libération

La plainte de Lissouba contre Elf, «irrecevable». L'ex-président du Congo accuse la compagnie d'avoir contribué à son renversement.

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publié le 15 janvier 1998 à 16h12

La guerre civile du Congo ne se poursuivra pas devant le tribunal de

grande instance de Paris. Selon nos informations, la plainte avec constitution de partie civile qu'y avaient déposée, le 20 novembre, Pascal Lissouba et Bernard Kolelas contre la société pétrolière Elf, accusée d'avoir «aidé le général Sassou N'Guesso à exécuter son coup d'Etat au Congo aux termes d'un pacte de corruption», ne sera pas instruite. La notification de cette décision, fondée sur «l'irrecevabilité» des plaignants en leur qualité respective de Président et de Premier ministre de la République du Congo, doit être rendue publique ces jours-ci par la 7e section du parquet, spécialisée dans les affaires financières.

En refusant d'ouvrir une information, la justice française conforte la position prise par le gouvernement. Arguant de n'entretenir de relations qu'avec des Etats et non pas avec des régimes, Paris a reconnu comme président, dès sa prestation de serment le 25 octobre, Denis Sassou N'Guesso, le vainqueur de la guerre civile.

Veuves et orphelins. Même dans un prétoire à Paris, le «Congo libre» de Pascal Lissouba et de Bernard Kolelas n'a donc pas droit de cité. Un frémissement d'espoir avait pourtant saisi leurs partisans lorsque, le 30 décembre, le doyen des juges d'instruction, René Humetz, a pris une ordonnance dispensant du versement de la consignation la plainte des ex-dirigeants. Cette faveur, normalement réservée aux veuves et orphelins, est d'usage à l'égard d'Etats se constituant parti