Menu
Libération

Monténégro: Djukanovic investi. Le chef d'Etat appelle Belgrade à respecter les accords de Dayton.

Article réservé aux abonnés
par
publié le 16 janvier 1998 à 16h19

Réformateur pro-occidental et adversaire déclaré du président

yougoslave Slobodan Milosevic, le nouveau président du Monténégro, Milo Djukanovic, 37 ans, a reçu hier l'investiture du Parlement de cette petite république (600 000 habitants) qui, avec la Serbie, constitue la République fédérale yougoslave (RFY). Dans un palais bleu, jadis palais des souverains monténégrins, entouré par la police antiémeute qui a dispersé quelques milliers de manifestants hostiles, le nouveau président a fermement rappelé l'homme fort de Belgrade à ses engagements internationaux. «Cela concerne en particulier les accords de paix de Dayton dont le respect conditionne la levée des dernières sanctions en vigueur contre Belgrade», a-t-il précisé, soulignant que «dans le cas contraire, la Serbie et le Monténégro régresseront de plus en plus, avec des conséquences imprévisibles, voire tragiques». Milo Djukanovic a assuré que le Monténégro était attaché au maintien de l'intégrité de la RFY mais à la seule condition que sa république soit traitée sur un pied d'égalité avec la Serbie. Il a toutefois brandi la menace d'un éventuel référendum populaire sur le statut du Monténégro si Belgrade s'obstinait à vouloir jouer un rôle dominant: «Seuls les citoyens du Monténégro peuvent décider du statut du Monténégro au sein de l'Etat commun.»

Milo Djukanovic a été élu le 19 octobre dernier contre Momir Bulatovic, le président sortant, fortement appuyé par Belgrade. Mercredi soir, à la veille de la cérémonie d'in