Washington, de notre correspondant.
Ce sera du jamais vu depuis le procès d'O.J. Simpson, prédisent les rumeurs du tout-Washington. Ce matin, à 10 heures, New York Avenue, à trois blocs de la Maison Blanche, sera prise d'assaut par les médias, qui tenteront d'immortaliser un moment historique: le (second) tête-à-tête entre William Jefferson Clinton, président des Etats Unis, et Paula Corbin Jones, femme au foyer et plaignante dans le procès le plus attendu de l'année, «Jones contre Clinton». L'entrevue aura lieu à huis clos, mais en présence de caméras vidéo, dans les bureaux de l'avocat de Clinton. Ce dernier devra répondre aux questions des avocats de l'accusation et donner enfin sa version complète, détaillée et définitive, de ce qui s'est réellement passé le 8 mai 1991 après-midi dans une suite de l'hôtel Excelsior de Little Rock, Arkansas. Il était gouverneur de l'Etat, elle était secrétaire dans un organisme public, et tous deux assistaient à une conférence sur la qualité de la gestion. Selon elle, Bill Clinton l'a invitée dans sa chambre et lui a fait des propositions indécentes. En 1994, après que l'épisode eut été rendu public par un magazine ultraconservateur, Paula a porté plainte pour «harcèlement sexuel». Elle exige des excuses publiques et 2 millions de dollars (12 millions de francs) de dommages et intérêts. Le procès commencera à Little Rock le 27 mai. Pour la première fois de l'histoire des Etats-Unis, un président en exercice est cité à comparaître en tant