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Libération

Italie: la revanche du petit docteur. Sous la pression de l'opinion, la thérapie anticancer de Di Bella va être testée.

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publié le 17 janvier 1998 à 16h22

Rome, de notre correspondant.

A 85 ans, derrière ses gran- des lunettes et sa fine moustache blanche, le petit professeur Luigi Di Bella avait l'air mercredi d'un garnement précocement vieilli mais ravi d'avoir joué un tour à ses collègues. Reçu officiellement par la commission des Affaires sociales du Parlement italien pour expliquer sa méthode anticancer, le médecin de Modène tient en effet sa revanche, après trente ans d'obstination et de mise à l'écart du monde médical.

Considéré par beaucoup comme un charlatan, à commencer par les principaux scientifiques du pays, il est parvenu au terme d'une campagne d'opinion dans toute la péninsule, à faire céder les pouvoirs publics. Sa thérapie, mélange d'une dizaine de produits, parmi lesquels deux hormones (la somatostatine et la mélatonine), un cocktail de vitamines et une substance chimiothérapique, sera expérimentée dans les laboratoires et les hôpitaux publics, sous le contrôle d'un groupe de travail, dont Di Bella fera partie. Environ 400 personnes divisées en deux groupes (d'un côté, des patients qui ne réagissent plus aux cures habituelles, de l'autre, des malades qui continuent à être soignés normalement) devraient ainsi être suivies pendant plusieurs mois.

Il faut dire que pour la très catholique ministre de la Santé, Rosy Bindi, ces derniers jours, la situation était devenue intenable. Une sorte de guerre de religion entre les partisans de Di Bella et ses opposants, entretenue par les médias, semblait avoir frappé l'Itali