Washington, de notre correspondant.
Bill Clinton a vécu samedi ce qui a été probablement la journée la plus éprouvante de sa présidence. Six heures durant, il a dû répondre sous serment aux questions des avocats de Paula Corbin Jones sur ses frasques sexuelles passées, ses infidélités à son épouse et sur son désormais célèbre tête-à-tête du 8 mai 1991 avec Paula. Celle-ci a au contraire connu son heure de gloire. Elle a été pourchassée comme une véritable star par des hordes de paparazzi à son arrivée et à sa sortie de l'interrogatoire du Président, auquel elle a assisté comme la loi l'y autorise. Elle attendait depuis des années de «pouvoir regarder droit dans les yeux» celui qu'elle accuse de «harcèlement sexuel», a expliqué sa porte-parole. Elle s'est dit «fière d'être américaine, et de constater que, dans [leur] système, la justice traite de la même manière une simple fille de l'Arkansas et le président des Etats-Unis». Lequel se serait bien passé de cette démonstration des vertus de la démocratie, qui, a reconnu son porte-parole, l'«a détourné de son travail, [car] il a dû y consacrer de son temps et s'en préoccuper sérieusement». Il avait en vain tenté d'obtenir de la Cour suprême qu'elle bloque la plainte de Paula. Il est ainsi devenu samedi le premier chef de l'Etat américain à avoir été cité à comparaître en tant qu'accusé dans une procédure judiciaire. Selon le magazine Time, toutefois, Clinton aurait été «euphorique» samedi soir, après sa déposition" Il sait toutef