La Havane, envoyé spécial.
«Moi aussi je serai à la messe.» Dans un «entretien» à la télévision avec quelques journalistes qui s'est éternisé six heures durant, Fidel Castro a décrété vendredi soir la mobilisation générale pour accueillir «le plus massivement possible» Jean Paul II, attendu à Cuba mercredi à 16 heures locales (22 heures en France). Et de défier dans la foulée le président américain Bill Clinton d'avoir lui aussi le «courage» de venir sur place «pour parler de capitalisme, de libéralisme, de globalisation, de démocratie».
Le leader cubain a paru fatigué, avec parfois des difficultés d'élocution, au cours de cette longue intervention qui lui a permis de déminer le terrain en s'accaparant à l'avance le succès populaire de la visite papale. «Nous devons participer aux messes, s'est-il exclamé. Je souhaite voir les places pleines de monde.» Jeudi et vendredi seront fériés à Santa Clara et Camagüey , afin de permettre aux populations d'assister aux messes que célébrera Jean Paul II dans ces villes , les deux premières de son périple. Fidel Castro a pris soin aussi de définir la règle du jeu: «Pour éviter les provocations, aucune acclamation ne devra saluer la présence éventuelle d'un leader de la révolution (lui-même, en l'occurrence).» On ne pourra donc pas l'accuser de récupérer l'événement. Personne «ne doit apporter de banderoles avec des slogans politiques, ni arborer le moindre insigne»: les gens se garderont donc de transformer la messe en manifestation, et