Après plusieurs semaines de négociations, la Grande-Bretagne et la
France, les deux principaux vendeurs d'armes du Vieux Continent ont fini par s'entendre sur un code européen de bonne conduite. Et, de toute évidence, les vendeurs d'armes ont encore de beaux jours devant eux" Les experts ont mis la dernière main au projet le 9 janvier à Londres, les deux ministres des Affaires étrangères se sont entretenus le lendemain par téléphone et une initiative commune doit être validée par les deux gouvernements dans les jours qui viennent. Elle sera proposée aux partenaires de l'Union européenne, probablement en deux étapes: les pays producteurs d'armes d'abord (Italie, Allemagne, Belgique, Suède"), les autres ensuite.
Alors que les Britanniques étaient partis tout feu tout flamme en septembre sur un projet censé moraliser davantage les ventes d'armes, la mouture définitive de ce code manque singulièrement de vigueur. Et surtout de pouvoir coercitif. Elle est en effet basée sur la «force morale», une notion plutôt étrangère au commerce des armes. L'objectif est le suivant: si un pays d'Europe refuse, pour des raisons morales, de vendre des armes à un Etat, aucun partenaire ne devra accepter de conclure le contrat à sa place. La notification et la justification des contrats ou refus de contrats seront obligatoires. Le problème, c'est qu'après chaque pays devra se débrouiller avec sa conscience et son opinion publique. Car si un pays décidait malgré tout de conclure le contrat refusé pa