Menu
Libération

ALGERIE : Mission de l'UE, profil bas. La troïka est arrivée hier à Alger. Les Quinze ont peiné pour apparaître unis.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 janvier 1998 à 16h31

Bruxelles (UE), De notre correspondant.

«Il ne faut pas se faire trop d'illusions sur la mission de la troïka à Alger, prévient un diplomate européen. C'est plus une mission bouche-trou qu'autre chose.» D'ailleurs, en 24 heures de présence, il est douteux que les secrétaires d'Etat britannique, luxembourgeois et autrichien (présidence actuelle, passée et future de l'UE) aient le temps de recueillir des informations inédites ou de nouer un dialogue politique réel avec le gouvernement algérien. L'Union ne cache d'ailleurs pas son désarroi face à la situation algérienne: «Nous sommes désarmés, poursuit ce même diplomate. Comment voulez-vous agir quant un Etat s'oppose à toute forme d'aide, y compris humanitaire? La seule chose dont ils veulent parler, c'est de la lutte contre le terrorisme, comme si ce qui se passe dans leur pays était assimilable aux Brigades rouges ou à Carlos.» Pourtant, derrière le désenchantement pointe l'espoir: «Il ne faut néanmoins pas sous-estimer cette initiative: après tout, c'est la première fois que le gouvernement algérien accepte un tel dialogue politique depuis 1991, analyse un diplomate français. ça n'a pas été facile de faire accepter le principe même du déplacement de la troïka. Et tout ce qui peut contribuer à faire sortir Alger de son autisme est bon à prendre.»

L'Union européenne, elle, a mis longtemps à sortir de sa paralysie. Dans d'autres situations, elle a été plus prompte à réagir, même si cela n'a pas toujours été à bon escient, comme