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ALGERIE : Zones d'ombre au procès de la mutinerie de Serkadji. 100 détenus, dont 81 islamistes, avaient péri lors de la révolte de la prison d'Alger en 1995.

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publié le 20 janvier 1998 à 16h31

Rarement le tribunal criminel d'Alger aura connu l'affluence dans

laquelle il a jugé, onze jours durant, l'une des pages les plus sombres de la «sale guerre»: la mutinerie de la prison de Serkadji à Alger qui, le 22 février 1995, s'est achevée dans un bain de sang. 100 détenus ­ dont 81 islamistes ­ y ont été tués pendant ou après l'assaut donné par les forces de sécurité et 4 gardiens égorgés par les assaillants. Près de trois ans plus tard, ce 14 janvier, le verdict est tombé: un gardien condamné à mort pour «complicité et séquestration»; huit peines de mort par contumace; vingt peines de deux à six ans de prison et dix-sept acquittements. A l'époque, l'affaire ­ «projet d'évasion fomenté par les GIA avec la complicité d'un gardien», selon la thèse officielle, «carnage délibéré», selon un rapport du Syndicat national des avocats ­ avait fait grand bruit. La commission d'enquête installée par le ministre de l'Intérieur de l'époque n'aura pas permis de trancher: elle n'a jamais rendu ses conclusions. Le procès qui vient de s'achever à Alger n'a pas davantage éclairci les zones d'ombre soulevées par la défense. La première touche aux circonstances mêmes de la mutinerie. Comment les condamnés à mort de Serkadji, parmi lesquels certains assassins ou terroristes dangereux, ont-ils pu sortir quand le directeur de la prison reconnaît que seules les serrures de quatre cellules ont été fractionnées? Comment plus de 1 000 détenus se sont-ils retrouvés dans la cour de la prison? «Les p