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Libération

Eltsine convalescent et combatif. Revenu au Kremlin, il tance Tchernomyrdine.

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publié le 20 janvier 1998 à 16h32

Moscou, de notre correspondante.

«Vous avez échoué l'an dernier; les problèmes se sont même accumulés»: filmé par la télé pour sa rentrée politique hier au Kremlin , le président Boris Eltsine, apparemment fatigué, a accusé son gouvernement d'avoir failli en matière sociale. Le Premier ministre Viktor Tchernomyrdine, assis à sa droite dans le bureau présidentiel, a tenté de se défendre. Mais le chef de l'Etat n'a guère semblé réceptif. Plus encore que le Premier ministre, les critiques présidentielles semblaient viser les deux autres hommes forts du cabinet, également convoqués: les premiers vice-Premiers ministres Anatoli Tchoubaïs et Boris Nemtsov. Avant d'être de nouveau hospitalisé fin décembre, le chef de l'Etat avait exprimé sa déception devant les performances des deux «jeunes loups réformateurs». Il avait même paru amorcer un virage politique, mettant en doute l'efficacité de «réformes radicales».

Aux yeux d'Eltsine, l'équipe réformatrice nommée en mars 1997 n'a pas relevé les défis qu'il lui avait assignés. Certes, pour la première fois depuis l'éclatement de l'URSS, la récession a été stoppée. Mais la reprise se fait toujours attendre. Officiellement, 1997 a vu une croissance de 0,4%, alors que de nombreux experts parlent de stagnation.

Sur le plan social, Eltsine avait promis que tous les arriérés de salaires seraient payés d'ici la fin 1997. Or il semble qu'il n'en soit rien. La situation est confuse. Le gouvernement affirme avoir réglé toutes ses dettes salariales