Le premier procès pour crimes de guerre commis lors de la guerre
serbo-croate de 1991 s'est ouvert hier devant le Tribunal pénal international (TPI) chargé des crimes de guerre dans l'ex-Yougoslavie à La Haye. L'accusé est l'ancien maire de Vukovar, le Serbe Slavko Dokmanovic, poursuivi pour participation à l'exécution sommaire de 261 personnes après l'entrée dans la ville de l'ex-armée yougoslave, la JNA. Jusqu'à présent, les seuls procès qui ont eu lieu devant le TPI concernaient des atrocités commises en Bosnie.
Après trois mois de siège, Vukovar, en ruines, tombe aux mains des Serbes le 18 novembre 1991. Harcelés, harassés, combattants en déroute et civils terrorisés se hâtent vers l'hôpital surchargé de blessés, seul havre de sécurité dont les autorités croates tentent désespérément de négocier l'évacuation avec la JNA et la Croix-Rouge internationale. Le 19, la JNA entre dans l'hôpital. Le 20 au matin, «les soldats de l'armée yougoslave ordonnent à toutes les personnes qui ne sont pas employées à l'hôpital de quitter les lieux», se rappelle E. C., un inspecteur sanitaire communal croate, rescapé. «Nous sommes environ 150 hommes. Des autobus nous conduisent à la caserne où nous sommes exposés aux regards des Serbes locaux" qui criaient qu'ils allaient nous tuer. Vers 14h30, des autobus nous conduisent vers l'économat d'Ovcara. En sortant de l'autobus, jusqu'au hangar, nous avons dû passer devant une double haie formée de réservistes de l'armée yougoslave et de "tchetniks