Alger, envoyée spéciale.
Hier, après une journée en Algérie, la troïka européenne est repartie sur une résolution conforme à son mandat de départ: très vague. «Nous souhaitons enclencher un processus de dialogue avec l'Algérie», a expliqué Derek Fatchett, ministre des Affaires étrangères britannique, avant de sauter dans l'avion, en compagnie de ses collègues autrichiens et luxembourgeois.
Une heure avant, vers 14 heures, une bombe avait éclaté dans un autobus à El-Biar, un quartier d'Alger, faisant au moins 1 mort et 23 blessés, dont 5 graves (lire ci-dessous). Tout autour, les Algérois se bousculent dans les rues en prévision de l'Aïd, cette cérémonie qui clôture le mois de ramadan, courant, ou accroupis sur le trottoir, comme cette femme qui vend une assiette en terre pour pouvoir acheter un morceau de viande pour la fête. La violence, la politique et la misère. «Nous vivons entre presque plus rien et plus rien du tout», dit un agent technique. Hier était finalement un jour ordinaire à Alger.
Dès le matin, la troïka, cette délégation diplomatique composée de trois membres de l'Union européenne, commence un marathon ou plutôt un compte à rebours qui va durer jusqu'au coucher du soleil. Deux rencontres avec des ministres algériens, l'une au début et l'autre à la fin de la visite, bordent strictement la mission. Pressées par l'Europe et les Etats-Unis depuis deux semaines de faire la lumière sur la crise algérienne, les autorités ont fini par consentir à cette incursion europée