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Libération

Havel rempile pour cinq ans. Le président tchèque plus que jamais référence morale.

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publié le 21 janvier 1998 à 16h38

«Un philosophe sur un trône», titrait hier matin le quotidien

tchèque Dnes avant même que les 200 députés et les 81 sénateurs commencent leur séance en commun dans une salle du Château pour voter la reconduction pour cinq ans de Vaclav Havel, 61 ans, à la tête de la République tchèque. Sa réélection d'une courte tête s'est révélée plus laborieuse que prévue à cause de l'opposition d'une partie de la droite de l'ex-Premier ministre Vaclav Klaus. Elle a voulu marquer le coup et empêcher sa victoire dès le premier tour. Le célèbre dissident et animateur de la Charte 77, qui passa cinq ans dans les geôles communistes, représente néanmoins plus que jamais une rassurante référence morale pour ses 10 millions de compatriotes, alors que le «miracle tchèque» bat de l'aile. Le pays va entrer dans l'Otan avec la première vague de l'élargissement, et en mars prochain commenceront les négociations pour concrétiser son entrée dans l'Union européenne. Mais les Tchèques ont du vague à l'âme, désenchantés par l'explosion de la corruption qui a accompagné la transition vers l'économie de marché, et ils ne cachent pas leur inquiétude face à la montée du chômage, alors que commencent réellement les privatisations. La République tchèque connaît aussi sa première grave crise politique depuis la chute du communisme en 1989. Le Président n'avait pas hésité à souligner que le «dégoût» de nombre de ses concitoyens face à la situation socio-politique est la «conséquence du régime communiste» mais aussi