Menu
Libération
Interview

Andrea Riccardi «Impliquer toutes les forces refusant la violence».

Article réservé aux abonnés
Andrea Riccardi dirige Sant'Egidio, communauté religieuse italienne, médiatrice dans le conflit algérien.
publié le 22 janvier 1998 à 16h41

La Communauté de Sant'Egidio avait organisé à Rome en janvier 1995 une rencontre entre tous les partis algériens d'opposition pour «une proposition de paix commune». Une réunion, la première et la seule du genre, où se côtoyaient les islamistes du FIS, des représentants du FLN, l'ancien parti-Etat, des petites formations d'extrême gauche, l'ancien président Ahmed Ben Bella et des opposants de toujours à la dictature militaire comme Hocine Aït Ahmed du FFS. L'historien catholique Andrea Riccardi, 48 ans, fondateur et leader charismatique de cette communauté de «faiseurs de paix» répond aux questions de Libération alors que Sant'Egidio appelle aujourd'hui à manifester pour l'Algérie à Paris (18 heures au Pont Neuf) et dans plusieurs autres capitales européennes.

Pourquoi ces manifestations?

Elles sont le résultat de parcours différents, Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l'homme, la Communauté de Sant'Egidio et d'autres, des femmes et des hommes qui pensent que la première des urgences est de briser le silence. Il faut ouvrir un espace aux sentiments d'horreur face au terrorisme, de douleur face à un Etat incapable de défendre ses citoyens, et de solidarité avec les Algériens. On ne peut rester à contempler sa propre impuissance. On ne peut plus laisser l'Algérie derrière un rideau de fumée en se contentant de bribes de nouvelles et de fragiles interprétations. Qui tue actuellement en Algérie? S'agit-il seulement des islamistes?

D'un côté, il est évident qui tue: le terrorisme