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Libération

Retour des bombes au coeur d'alger. Un seul mort: un bilan miraculeux compte tenu de l'affluence.

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publié le 22 janvier 1998 à 16h40

Alger, envoyé spécial.

Il fait beau sur Alger en ce début d'après-midi. Les rues de la Basse Casbah et la place des Martyrs sont archibondées. Des gens quittent le travail, font leurs courses; des jeunes sortent des lycées ou traînent en attendant la fin du jeûne. Soudain, une explosion retentit et se propage le long des quais. Il est 14 h 30. Alger est frappée en plein coeur, à la troisième semaine du ramadan. La veille, deux bombes avaient déjà signé la fin de la trêve dont semblait bénéficier la capitale totalement quadrillée par la police. L'une de ces bombes, près de l'hôpital Ben Akroun, avait tué cinq à huit personnes dans un autobus. Mais ces deux attentats se situaient encore dans la banlieue. Hier, la violence s'est installée au centre.

Heureusement, cette première bombe, posée rue de Chartres, a été repérée par des commerçants du quartier dix minutes plus tôt. Avant une quelconque intervention militaire ou policière, les environs sont donc évacués par les voisins. La violence de l'engin laisse un profond cratère sur la chaussée et dévaste un immeuble, mais ne tue personne. La rumeur s'enfile évidemment dans les rues mais ne les vide pas.

Une demi-heure plus tard, une deuxième explosion retentit. Rue Didouche-Mourad, ancienne rue Michelet, l'une des artères les plus fréquentées de la capitale. L'engin explose en contrebas de la faculté centrale où s'assemblent les étudiants, dans les murs d'un magasin qu'il détruit littéralement. Le corps d'un homme, dont on aperçoit