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Libération

Arafat au pied du mur à washington. Le leader palestinien impuissant, face à la ruine du processus de paix.

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publié le 23 janvier 1998 à 16h47

Jérusalem, de notre correspondant.

Yasser Arafat se retrouve au pied du mur. Le double sommet de Washington était, selon lui, «la dernière chance» de sauver le processus de paix. Bill Clinton vient de lui accorder un premier entretien après avoir reçu à deux reprises Benyamin Netanyahou et aucune solution ne se dessine. Le vieux leader palestinien se raccrochait aux Etats-Unis comme à une bouée de sauvetage. Son interlocuteur n'a rien obtenu du Premier ministre israélien et lui demande, par département d'Etat interposé, de faire preuve de «réalisme». Depuis des mois, il assiste impuissant à la ruine du fragile édifice d'Oslo. Face aux attaques répétées de Netanyahou, il se tait le plus souvent ou balbutie une de ses phrases rituelles: «Je ne demande pas la lune. Je veux seulement que les accords soient respectés.» L'homme qui déclarait faire la révolution «sur un tapis volant» à force de voyager d'une capitale à l'autre, passe l'essentiel de son temps dans son royaume lilliputien à attendre une issue diplomatique de plus en plus incertaine. A 68 ans, Yasser Arafat semble avoir perdu prise sur les événements. Tous ceux qui lui rendent visite décrivent un homme affaibli, souvent dépressif. Il évite de s'exprimer en anglais et préfère recourir à un traducteur. «C'est la preuve que son agilité intellectuelle est moins grande», estime un diplomate. A l'automne, les observateurs s'étaient empressés de diagnostiquer une maladie de parkinson à la vue de ses lèvres violacées et trem