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Libération

Tiède ferveur pour le pape à Santa Clara. La foule était dense, mais le coeur n'y était pas.

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publié le 23 janvier 1998 à 16h03

Santa Clara, envoyés spéciaux.

C'est comme un souffle qui ne veut pas monter. A Santa Clara, ville de 210 000 habitants et terre où repose Che Guevara depuis l'automne, la foule qui s'est réunie hier pour la première messe du pape à Cuba est immense: quelques dizaines de milliers de personnes. Mais c'est une foule étrangement calme et quasiment muette qui attend Jean Paul II. Les orateurs ne ménagent pourtant pas leurs efforts, exigeant «plus de foi», mais les chants et les cantiques sont peu repris, rares étant ceux qui osent s'exprimer à pleins poumons. C'est à peine mieux quand l'officiant entonne une vieille comptine, d'inspiration afro-cubaine, en l'honneur de la Vierge de la Charité du cuivre, sainte patronne de l'île. Mais, là encore, fait défaut la fièvre des fidèles, et elle manquera à nouveau quand seront lancés les slogans rimés empruntés à la révolution et détournés au profit du pape: «Jean Paul II, le peuple est avec toi.»

Arrivé à 10 heures, sous une chaleur lourde, le pape va susciter plus d'enthousiasme. Mais on reste loin de l'ardeur, il est vrai téléguidée, qui se manifeste dans la foule lors des messes-fleuves de Fidel Castro. Certes, des milliers de petits drapeaux aux couleurs du Vatican et de Cuba s'agitent dans le stade. Mais, là encore, les cantiques ne démarrent pas vraiment. Les paroles des cantiques ont pourtant été distribuées par milliers, mais le coeur n'y est pas. L'enthousiasme ne sera pas davantage là quand il s'agira de prier. Visiblement, l