La Havane envoyé spécial
Les Cubains savourent les petits miracles qui bouleversent le cours de leur existence quotidienne en cette «période spéciale» papale, qui les change de la «période spéciale» qui désigne d'ordinaire les pénuries. Oublié, depuis le début de la semaine, les coupures de courant qui privent d'électricité la capitale plusieurs heures par jour. La télévision, d'ordinaire aveugle jusqu'à 18 heures, s'allume le matin pour retransmettre en direct les messes célébrées en province par Jean Paul II et les homélies du souverain pontife. Et l'on s'habitue au plus incroyable, voir et revoir à l'écran les chaleureuses poignées de main échangées par le pape et Fidel Castro.
Les deux hommes se sont parlé en tête à tête jeudi soir, durant 50 minutes. Dans l'avion qui l'emportait à La Havane, Jean Paul II s'était promis d'interroger à cette occasion le Lider Maximo pour savoir «de sa bouche» ce qui se passe vraiment à Cuba. Leur entretien relève pour l'instant du secret de la confession, mais, de toute évidence, le courant est passé. Le porte-parole du Vatican, Joaquim Navarro, a qualifié de la rencontre de «touchante» et l'atmosphère de «très cordiale». «On s'est cassé la tête pour trouver un cadeau pour vous», a dit Castro, en offrant à son hôte une édition originale de la première biographie du prêtre cubain Felix Varela, héros de l'indépendance, en cours de béatification. Mais il a aussi évoqué leurs problèmes de santé mutuels, glissant: «Moi aussi, Sandidad, j'ai me