Washington de notre correspondant
Alan Lichtman dirige la faculté d'histoire d'American University à Washington. Auteur d'un ouvrage remarqué, The Keys to the White House (1996), il analyse la crise pour Libération.
Pourquoi cette affaire est-elle différente de celles qui l'ont précédée?
Parce qu'elle porte sur des faits qui ont eu lieu alors que Clinton était Président, et non dans le passé. Elle implique quelqu'un qui travaillait pour lui à la Maison Blanche. Mais le plus grave est qu'elle va au-delà de la sexualité, puisque le Président est accusé d'avoir encouragé quelqu'un à faire un faux témoignage, et de s'être lui-même parjuré. De plus, il semble qu'il existe cette fois des preuves matérielles sous forme d'enregistrements.
Clinton peut-il encore s'en sortir?
Il a été la cible de plus d'accusations que tout autre Président, mais aucune n'a jamais été prouvée, en dépit de l'acharnement du procureur spécial Starr. Tout dépend cette fois encore de quelles preuves ses accusateurs pourront avancer. Clinton ne pourra s'en sortir par sa seule habileté verbale. Il y a des accusations très précises contre lui, et il est sur la défensive.
Va-t-on vers une procédure de destitution?
C'est peu probable. Si des preuves irréfutables étaient produites, je ne crois pas que le Président se soumettrait à une procédure impliquant des auditions à la Chambre et un verdict au Sénat. Il démissionnera avant.
Quelle peut-être l'attitude de l'opposition républicaine?
Ce scandale a sa propre vie. Ils n'o