Washington, de notre correspondant
Il y a ceux qui se réjouissent, et ceux qui s'inquiètent. Mais personne, dans aucun pays, ne reste indifférent. Les dernières avanies en date de Bill Clinton ne peuvent qu'avoir un impact débilitant sur une politique étrangère américaine déjà passablement confuse et incertaine. Il n'y avait pour s'en convaincre qu'à regarder Yasser Arafat, reçu jeudi après-midi à la Maison Blanche, qui regardait voler les mouches, l'air abattu, pendant que les journalistes assaillaient son hôte de questions sur sa liaison avec Monica Lewinski. Comme l'écrivait vendredi matin le Jerusalem Post «un Président américain véritablement affaibli diminue l'influence américaine au Proche-Orient, mine le processus de paix et accroît le risque que celui-ci s'effondre totalement». Netanyahou peut se féliciter que Clinton s'enlise dans la crise au moment même où il commençait à hausser le ton pour amener Israël à effectuer un retrait «significatif» des Territoires occupés. Saddam Hussein lui aussi boit du petit lait dans ses palais de Bagdad qu'il a une fois de plus interdit d'inspection à la mission des Nations Unies (Unscom). Il peut faire raisonnablement le calcul que la détermination, déjà chancelante, de Clinton à lui infliger une «punition» militaire que le reste du monde n'approuverait pas, est réduite à néant. pour le moment du moins.
Au-delà du Proche-Orient, la paralysie prévisible de la diplomatie américaine inquiète en Asie, où la crise est loin d'être terminé