Amarillo (Texas), envoyé spécial.
Le Stockyard Cafe est rempli chaque mardi matin de cow-boys hâlés et taciturnes qui avalent leur petit déjeuner, le Stetson de rigueur vissé sur le crâne et la Marlboro aux lèvres. Ils attendent que commence la vente aux enchères à l'Amarillo Stockyard, un des trois plus grands marchés aux bestiaux des Etats-Unis. D'ici à la fin de la journée, entre 3 500 et 6 000 têtes de bétail auront changé de mains. A l'entrée, une plaque explique qu'il en va ainsi depuis que, «en 1897, le chemin de fer a fait d'Amarillo le principal centre de transport du bétail du pays». D'immenses troupeaux paissent sur les plaines arides de ce coin nord-ouest du Texas, qui reste «la capitale mondiale de l'élevage bovin». Un quart des boeufs américains 5,6 millions de têtes par an y sont engraissés avant d'être envoyés à l'abattoir, et l'industrie rapporte à la région près de 3 milliards de dollars (20 milliards de francs) par an. «Pétrole, gaz naturel et bétail, voilà ce qui fait qu'Amarillo existe», résume Wendy Marsh, dont la famille exploite un ranch depuis quatre générations.
Diva cathodique. Les temps ont changé à Amarillo. On n'y pend plus haut et court voleurs de bétail et autres hors-la-loi. On les traîne en justice. «Ici, c'est pas touche à l'élevage», explique John Michener, le patron du marché aux bestiaux. En ce mardi 20 janvier, les cow-boys du Stockyard Cafe parlent d'un hors-la-loi dont le procès commence le même jour au tribunal du centre-ville.