New Delhi, envoyé spécial.
«Jusqu'à présent, les Français, nous étions des nains en Inde. On ne voyait pas l'Inde. C'est absurde, la plus grande démocratie du monde, l'une des plus grandes populations de la planète. Il faut développer les relations de toutes sortes avec ce pays», a confié dès samedi Jacques Chirac à un petit groupe de journalistes à Bombay. «L'Inde, d'ici à 2025, deviendra peut-être la nation majeure de la région.» En deux jours et deux discours, le ton n'a pas changé d'un millimètre. Devant les grands patrons, à Bombay, comme devant la classe politique à Delhi, Jacques Chirac n'a dit vouloir qu'une chose: «Renforcer considérablement les liens [avec l'Inde]», le tout dans un climat de «pleine confiance». Et le Président d'en appeler à bâtir un monde «multipolaire», rappelant au passage «avoir fait du rapprochement de la France et de l'Europe avec l'Asie, et notamment avec l'Inde, l'une des priorités de la politique étrangère française».
Oublié donc les malentendus ou les contentieux du passé. Depuis 1995, pourtant, c'est à peine si Delhi s'adressait à Paris, après la proposition faite de ventes de Mirage au Premier ministre pakistanais, Benazir Bhutto. Hier, toutefois, selon l'Elysée, lors des entretiens avec le Premier ministre I.K. Gujral, le mot «Pakistan» n'a été prononcé qu'une seule fois" et par Chirac lui-même. Devant ces bonnes dispositions indiennes, les deux hommes auraient même évoqué un possible contrat de Mirage et d'Airbus, alors que l'Inde a un