Les autorités algériennes ont violemment réagi hier, par voie de
presse, à la position adoptée lundi à Bruxelles par les ministres des Affaires étrangères de l'UE, qui leur ont réclamé «une plus grande transparence concernant la situation» dans le pays. «Comme il fallait s'y attendre, l'UE, dominée par des gouvernements socialistes, ne semble pas vouloir changer de comportement à l'égard de notre pays en optant pour la pression, l'équivoque et le double langage», écrivait hier le très officiel El Moudjahid en ajoutant: «L'Europe veut coûte que coûte s'ingérer dans nos affaires intérieures, car elle ne conçoit la "transparence qu'à travers la présence sur notre sol d'observateurs étrangers.» Le quotidien l'Authentique, proche du général Betchine, ami et conseiller du président Zéroual, a critiqué la «passivité complice des Quinze» face au terrorisme, et concentré ses critiques contre la Grande-Bretagne, insistant sur la position «en retrait» de l'Allemagne et de la France lors de la réunion de Bruxelles.
Dans la foulée, Alger est également monté au créneau contre l'Autriche, prochaine présidente de l'UE, qui a réclamé hier une «commission d'enquête sur les droits de l'homme». Son ambassadeur à Vienne a protesté auprès du ministère des Affaires étrangères autrichien en réitérant, sans surprise, son refus de «toute ingérence». Ces attaques tous azimuts n'ont pas empêché Kofi Annan d'exprimer une fois de plus sa préoccupation face à la situation qui prévaut dans le pays. «La visit