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Libération

Les pots de saké coulent le ministre japonais des Finances. La démission de Mitsuzuka affaiblit le gouvernement.

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publié le 28 janvier 1998 à 17h08

Tokyo, de notre correspondante.

Un fusible saute. Le ministre des Finances japonais, Hiroshi Mitsuzuka, a remis sa démission hier soir en raison du scandale qui frappe son administration. Deux hauts fonctionnaires du service de surveillance des banques ont été arrêtés lundi pour corruption. La justice les accuse d'avoir reçu des pots-de-vin des banques qu'ils devaient contrôler (lire Libération d'hier). Le premier n'est autre que le chef de ce service. Il est accusé d'avoir touché une ristourne de la banque Asahi sur l'achat de son appartement de quatre-vingt-dix mètres carrés dans la banlieue de Tokyo et d'avoir bénéficié d'un prêt immobilier à taux préférentiel de la même banque, dont il a supervisé l'inspection. Selon la presse japonaise, les deux fonctionnaires ont aussi été invités à plusieurs reprises dans des grands restaurants, des terrains de golf huppés et même dans un des innombrables sex-clubs de Tokyo. Ces révélations font naturellement le délice des médias japonais, qui insistent sur l'absence totale de déontologie de ces représentants de l'Etat censés incarner l'élite de la nation. Le coup porté au prestige du ministère des Finances (le «Mof») est dévastateur. Il pourrait remettre au goût du jour le projet de démantèlement de la puissante administration, qui avait été renvoyé une fois de plus aux calendes grecques il y a une semaine. Après la perquisition spectaculaire effectuée lundi après-midi sur ordre du procureur de Tokyo dans les locaux du Mof ­ perqui