Washington, de notre correspondant.
La capitale des Etats-Unis a vécu hier sous tension, dans l'attente tendue de deux interventions: celle de Bill Clinton devant le Congrès, et celle de Monica Lewinsky, qui se dit sa maîtresse, devant le grand jury convoqué par le procureur spécial qui enquête sur les crimes dont le Président est accusé.
Les proches du Président espéraient que les médias observeraient, comme y avait appelé le New York Times dans un éditorial, «un temps mort pour se concentrer sur les propositions de Clinton plutôt que sur ses scandales». Mais le petit monde de Washington reste davantage préoccupé de l'état de la présidence que de l'état de l'Union, sujet du discours du Président. Ou même de Saddam Hussein, auquel Clinton devait lancer un ultimatum hier soir.
Le procureur spécial, Kenneth Starr, a finalement décidé de repousser la déposition de Monica Lewinsky. Mais la journée n'en a pas moins été rythmée par les pseudo-révélations, rumeurs, spéculations, attaques et contre-attaques. C'est bien une guerre qui est désormais engagée entre partisans et adversaires de Bill Clinton, comme l'a proclamé Hillary Clinton, montée à son tour en première ligne sur NBC (lire ci-dessous).
La défense d'Hillary Clinton semble rencontrer un écho chez les Américains. Selon un sondage New York Times-CBS, plus de la moitié des personnes interrogées estiment que la crise a été déclenchée par les ennemis de Clinton, et que Kenneth Starr, républicain conservateur, a des motivations