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Libération

Oral, ô désespoir, ô religions ennemies"" Dans toutes les religions, la fellation ne se conçoit que dans le mariage.

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publié le 28 janvier 1998 à 17h08

A en croire l'hebdomadaire américain Time du 2 février, Clinton,

prétendant se fonder sur la Bible, référence inexpugnable du baptiste, s'absout a priori de toute accusation d'adultère dans l'affaire Lewinsky au prétexte que le sexe par voie orale ne peut être tenu pour un acte sexuel. Ce syllogisme ­ «aussi tortueux qu'une position du Kama sutra» selon Time ­ est en fait en contradiction totale avec les principes auxquels il prétend se référer. Dans la tradition baptiste, le péché ne réside pas dans l'acte lui-même mais dans l'entorse à la promesse au serment de fidélité prononcé au moment du mariage. En clair, on ne doit pas tromper sa femme, et selon le sermon prononcé par le Christ, convoiter, même en pensée, une autre femme est un péché. «Il ne faut pas oublier qu'en matière de mariage les baptistes sont des puritains. Donc, le président se trouve en situation de faute par le simple manquement à l'éthique de responsabilité induite par la promesse d'une relation exclusive», observe le pasteur Serge Oberkampf de Dabrun, de l'Eglise réformée de Paris-Luxembourg. S'ils font peu de cas des lois de la nature (pilule, préservatifs et insémination sont acceptés), les protestants n'ont pas plus d'interdits sur les modus operandi de l'acte sexuel, la notion de plaisir sexuel étant une des composantes... de la vie maritale. Même auprès de l'Eglise catholique romaine, Clinton ne trouvera guère d'indulgence. Si le dominicain Olivier de La Brosse, porte-parole des évêques de France,