Washington, de notre correspondant.
Scandale? Quel scandale? Bill Clinton est de nouveau en campagne. Il livre sa dernière bataille politique pour sauver sa présidence de l'«affaire» qui le menace: la liaison dont l'accuse Monica Lewinsky. Mardi soir, pendant plus d'une heure, il a rappelé, en prononçant son discours sur l'état de l'Union devant le Congrès et une audience record de 120 millions de téléspectateurs, les succès de son administration et promettre un programme ambitieux et éminemment «social». Même ses adversaires républicains ont été obligés de saluer une prestation «brillante», étant donné les circonstances, et de se joindre poliment aux applaudissement des représentants et sénateurs démocrates qui avaient clairement décidé de lui manifester leur appui. Sous la coupole du Capitole, Clinton a ainsi fait oublier, le temps d'une soirée du moins, le vacarme des accusations de sexe, mensonge et obstruction de la justice qui continuent d'être portés contre lui. «L'état de notre Union est solide» a-t-il proclamé sans crainte d'être démenti, annonçant qu'il présentera cette année au Congrès «le premier budget en équilibre depuis trente ans». Il s'est assuré un franc succès dans l'opinion en lançant le slogan «Sauvons la Social Security», proposant de consacrer tous les excédents budgétaires prévus à la préservation de l'assurance-vieillesse, un des programmes fédéraux auquel les Américains sont les plus attachés. Il a également proposé une série d'initiatives dans le