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Libération

Le SOS d'un otage ébranle l'Italie . La loi qui interdit le paiement des rançons pourrait être modifiée.

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publié le 29 janvier 1998 à 17h12

Rome, de notre correspondant.

«Aidez-moi. Si la rançon n'est pas payée, ils me tueront.» Adressé à Enrico Mentana, le directeur de l'information de la chaîne privée Canale 5, l'appel désespéré de l'industriel lombard Giuseppe Soffiantini, enlevé le 17 juin pour des motifs crapuleux, empoisonne depuis plusieurs jours l'Italie. D'autant que la lettre de trois pages lue dimanche soir en ouverture du journal télévisé, était accompagnée d'un morceau de l'oreille droite de l'otage, déjà mutilé à l'oreille gauche en novembre.

Agé de 62 ans et malade du coeur, Soffiantini indique dans son Sos (arrivé à la rédaction de Canale 5 six jours après avoir été posté!) qu'il ne peut plus prendre ses médicaments depuis le 20 décembre, ses ravisseurs se trouvant, semble-t-il, dans l'incapacité de les lui procurer. Il y a donc urgence. Mais si le message de Soffiantini a, comme l'a écrit le Corriere della Sera, «secoué les consciences», c'est parce qu'il constitue également , à travers cet appel à l'opinion publique, un véritable acte d'accusation contre les autorités. Biens des familles bloqués. Depuis 1991, l'Etat italien a en effet décidé de résoudre la question des enlèvements (670 depuis 1969) en interdisant le paiement des rançons. La loi prévoit entre autres que les biens des familles des otages peuvent être bloqués pour dissuader les proches des victimes de négocier directement avec les ravisseurs. Le cas de Giuseppe Soffiantini n'échappe pas à la règle. C'est ainsi qu'en octobre, les fo