Le scandale est suivi en direct à Tokyo et à Bombay, à Moscou et à Manille, à Pékin et à Paris. Physiquement, il se déroule à Washington. Politiquement, il est partout. Le «Zippergate» (ou «Monicagate», ou «Waterbraguette», comme l'appela Libération), le scandale qui menace d'emporter la présidence Clinton, est le premier grand événement politique dont tous les détails sont instantanément reproduits sur le Web. La liste est éloquente des grands médias américains qui ont élaboré leur page «spéciale scandale»: le quotidien Washington Post et la télévision ABC News, le magazine Time et CNN. Même la vieille dame vénérable de la presse américaine, le New York Times, s'y est résignée, avec un peu de retard. Avec des variations dans les détails ou dans l'exhaustivité, tous les sites présentent les mêmes caractéristiques, tirant parti des atouts imparables de l'information en ligne: l'espace (disponible) et le temps (réel). Dossiers complets, textes intégraux, archives, historique: tous les sites s'attachent à fournir aux lecteurs à la fois l'étendue du traitement et la profondeur de champ. Dans le même temps, les médias américains s'affranchissent de leurs contraintes de parution périodique en rendant compte, heure par heure, des développements de l'affaire: l'hebdomadaire Time a par exemple créé un véritable quotidien en ligne, pour ne pas paraître à la remorque de ses concurrents. La plupart de ces sites sont gratuits, et ceux qui ne le sont pas le deviennent l'espace d'un scanda
Bill Clinton et Monica Lewinsky. Le Web mène la danse.
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par Pierre BRIANCON
publié le 30 janvier 1998 à 17h16
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