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Libération

Etre «gandhien», mode d'emploi. Frugalité, marche et tissage pour Anupam Mishra, 49 ans.

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publié le 30 janvier 1998 à 17h17

New Delhi, de notre correspondant.

Anupam Mishra se rend souvent au Samadhi, le mémorial au bord du fleuve Yamuna où le mahatma Gandhi a été incinéré le 30 janvier 1948. Après son travail, le soir, il vient se «nourrir» du lieu. «J'en ressors toujours plus fort et plus serein.» Aujourd'hui, pourtant, jour du 50e anniversaire de l'assassinat de Gandhi, Anupam boycotte les cérémonies officielles en présence du président de la République, K. R. Narayanan, et du Premier ministre, I. K. Gujral. «Tout ceci me paraît être une mascarade. Les gens ordinaires sont relégués au dernier rang. Dans les orchestres militaires, les joueurs de cornemuse sont habillés en kilt. N'est-ce pas absurde quant on sait le mal que Gandhi s'est donné pour chasser les Britanniques de l'Inde?» L'opposition d'Anupam Mishra ne date pas d'hier. En 1968, pour le 20e anniversaire, il était venu, avec une pancarte de protestation, avant de se faire chasser par les forces de sécurité. L'homme fait partie d'une espèce en voie de disparition, qu'on nomme ici les «gandhiens». A 49 ans, il tente de vivre en harmonie avec les préceptes de l'«apôtre de la non-violence». Membre actif de la fondation Gandhi pour la paix, il se dit pleinement satisfait de son existence. Sa spécialité: équiper les villages de réservoirs d'eau potable. «C'est ma pierre à l'édifice. On travaille sans aide de l'Etat ou de sponsors étrangers. Le budget est limité, mais il n'y a aucune entrave. Pour moi, c'est la même chose. J'ai un salaire f