Jérusalem, de notre correspondant.
Les masques à gaz, oubliés depuis la guerre du Golfe, montrent à nouveau le bout de leur nez métallique. Depuis le début de la semaine, des civils reviennent s'approvisionner auprès des stocks de l'armée. Le chef de l'Unscom, Richard Butler, n'a pas contribué à tranquilliser les esprits en déclarant que l'Irak avait encore les moyens de détruire Tel-Aviv. «En cas de crise, nous sommes prêts à évacuer des milliers d'habitants», s'est empressé de répondre Meir Doron, le directeur général de la municipalité. Depuis, les médias multiplient les prévisions alarmistes. Tout le monde a noté la participation inhabituelle du ministre de la Santé, Yehoshua Matza, au cabinet restreint consacré à l'Irak. Selon un rapport de l'armée, cité par la deuxième chaîne de télévision, une ogive chimique lancée sur une grande ville israélienne pourrait faire plus de 500 morts. Un éditorialiste, Hemi Shalev, se demande même si Netanyahou est l'homme de la situation: «Dans un tel contexte, il ne suffit pas d'être un survivant en politique. Il faut d'abord être un leader.» Le ministre de la Défense, Yitzhak Mordechaï, invite le public à ne pas céder «à la panique». Le président Ezer Weizman vient lui aussi de lancer un appel au calme et l'état-major juge improbable une attaque chimique ou biologique contre l'Etat hébreu. Les experts militaires estiment que Saddam Hussein n'a pu dissimuler aux inspecteurs de l'ONU que peu de missiles et un nombre encore plus réduit