Menu
Libération

Le puritanisme américain en perte de vitesse. Bill Clinton reste populaire malgré ses démêlés sexuels.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 janvier 1998 à 17h17

Washington, de notre correspondant.

Les Américains parlent de la «solution française» ­ ce que David Broder, éditorialiste du Washington Post, définit comme «la capacité à ignorer ce qui se passe dans la chambre à coucher» des dirigeants politiques. Mais une des leçons du «Monicagate» est qu'en dépit des dissertations à l'honneur en Europe, l'image de l'«Amérique puritaine» est en grande partie un stéréotype caricatural. Ou du moins que les Américains évoluent rapidement vers la «solution française». «Je crois que nous allons de plus en plus vers une attitude similaire à celle des Européens», estime David Broder, qui en veut pour preuve les coups de téléphone qu'il a reçus de lecteurs du Post après un article où il appelait ses collègues à la retenue en affirmant que «le public étouffe sous cette avalanche de pornographie». «Je pense que les gens font bien la distinction entre des comportement qu'ils jugent inacceptables dans le monde politique, et des comportements privés dont ils estiment qu'ils ne concernent que le politicien et sa famille», dit Broder. «On l'avait bien vu durant la campagne présidentielle de 1996: l'opinion avait réagi aux accusations de financement illégal, ou de fonds venus de l'étranger, bien davantage qu'aux resucées de l'affaire Paula Jones"»

Plusieurs adultères. Suzanne Garment, historienne à l'American Enterprise Institute et auteur d'un ouvrage sur les scandales politiques (Scandal), confirme ce sentiment. Elle souligne le fossé énorme que tous les