Bombay, envoyé spécial.
L'appartement est modeste, au rez-de-chaussée d'un bloc de béton, au nord ouest de Bombay. Dans la pièce qui fait office de salon, une photo jaunie du mahatma Gandhi est épinglée au mur, face à des peluches de gamins entassés sur des étagères. «Il ne se passe pas un jour sans que je pense à mon arrière grand-père, même s'il semblerait que l'Inde l'a un peu oublié», soupire Tushar Gandhi, en haussant les épaules de dépit. A 38 ans, cet arrière petit-fils de Gandhi est aussi corpulent que le père de la nation était frêle. Il dit qu'il est plutôt quelqu'un qui «aime bien s'amuser», mais qu'il a réussi à réaliser des idées fixes. Comme celle de se lancer en politique. Le 17 janvier dernier donc, Tushar a franchi le pas. Il a annoncé qu'il allait briguer un siège au Lok Sabha, le Parlement indien. «Je ne veux qu'une chose: rester fidèle aux principes de mon arrière grand-père et les appliquer. La loyauté envers le mahatma m'a toujours guidé».
Petite formation. Pour cette entrée en politique, ce graphiste et informaticien, qui reconnaît volontiers appartenir à cette fameuse classe moyenne dont on dit qu'elle est l'avenir de l'Inde, n'a pas choisi le Congrès, le parti de son ancêtre, mais une petite formation, le Samajwadi Party ou parti socialiste. Le SP faisait partie de la coalition au pouvoir jusqu'en novembre 1997, avant que son éclatement ne provoque des élections anticipées. «J'ai pris cette décision parce que le Samajwadi Party se bat avant tout contre