Miami, de notre correspondant régional.
Les Costariciens ont élu dimanche un homme d'affaires pour présider leur petite république tropicale. Chef du parti de l'unité sociale-chrétienne (opposition), Miguel Angel Rodriguez, 48 ans, l'a emporté avec une dizaine de points d'avance sur José Miguel Corrales, le candidat du Parti de libération nationale au pouvoir. C'était sa troisième tentative pour conquérir la magistrature suprême après avoir été battu de justesse, il y a quatre ans, par l'actuel chef de l'Etat, José Maria Figueres, à qui il succédera le 8 mai. En dépit de son succès, le futur président n'est guère populaire. Considéré comme hautain et antipathique dans les sondages, il a su exploiter le discrédit du gouvernement sortant. Il a notamment promis de sortir le Costa Rica de la récession où il s'est embourbé après des décennies de croissance. Naguère considérée comme la «petite Suisse» de l'Amérique centrale et comme une oasis de démocratie dans la région, cette nation de 3,4 millions d'habitants a subi en effet la rivalité de ses voisins (Panama et Salvador notamment) convertis à l'agressivité économique du néolibéralisme. Depuis quatre ans, les prix ont augmenté de 61% (deux fois plus vite que les salaires), et la pression fiscale s'est considérablement accentuée, rabotant le pouvoir d'achat sans enrayer la hausse du chômage. La dette extérieure se monte à 4 milliards de dollars (24 milliards de francs), soit 40% du PNB. Rodriguez veut «révolutionner» l'économie