Soixante-dix mille morts en six ans de guerre, dont 6 à 7000 pour la
seule année 1997; une «brutalité inquiétante» et des «interrogations» sur le bilan des autorités algériennes en matière de droits de l'homme: le rapport annuel du Département d'Etat américain sur l'Algérie, très dur à l'égard des groupes armés islamistes, relève et dénonce aussi les violations des droits de l'homme imputables aux forces de sécurité. «A la lumière des divergences sur l'origine» des violences que connaît l'Algérie, «il est clair qu'il faut (y envoyer) une mission internationale d'information crédible», déclarait, vendredi à Washington, John Shattuck, le secrétaire d'Etat adjoint aux droits de l'homme, en présentant ce rapport. Respect de l'intégrité des personnes, des libertés civiles, des droits politiques et sociaux: tout est minutieusement décrit dans ce document qui a immédiatement déclenché les foudres d'Alger. «L'Algérie regrette que le département d'Etat ait cru devoir cautionner des allégations et des supputations tendancieuses alimentées par certaines sources ayant perdu toute crédibilité du fait de leur parti-pris bien connu», a tancé lundi le ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle APS, dans l'inimitable langue de bois utilisée chaque fois qu'un Etat ne se contente pas de dénoncer les islamistes mais s'interroge aussi sur les zones d'ombre qui entourent les violences.
A lui seul, il est vrai, le bilan de la guerre 70000 victimes fourni par Washington cons