La fin de la guerre froide a permis d'entrevoir une époque où la sécurité collective permettrait d'éviter beaucoup de conflits armés, et où les pays qui y sont attachés pourraient substituer un état de droit aux simples rapports de force dans les relations internationales. Des progrès substantiels bien qu'insuffisants ont permis de mettre fin aux situations les plus dangereuses à Haïti, en Bosnie, en Namibie, au Cambodge ou même en Corée du Nord. Ailleurs, surtout en Afrique et au Proche-Orient, on a plutôt enregistré des échecs. Chaque fois qu'une action collective a pu être décidée, la démocratie, l'état de droit, la justice, la sécurité ont progressé. Lorsque, au contraire, les rivalités commerciales, la défense des seuls intérêts nationaux, les préoccupations électorales, les maladresses des uns, les ressentiments des autres, l'ont emporté sur toute autre considération, les conséquences ont toujours été désastreuses. L'état de droit dans les relations internationales reste à construire, c'est une oeuvre de longue haleine, qui connaîtra encore bien des succès et des revers.
L'illustration la plus marquante en est la situation au Proche-Orient. L'un des aspects de la guerre du Golfe est que l'intervention d'une large coalition mandatée par l'ONU a permis de mettre fin à l'invasion du Koweit par l'Irak et aux violations par Saddam Hussein des obligations contractées par son pays. C'est un succès fragile; il a été éphémère. Depuis 1991, Saddam Hussein n'a jamais respecté l'en