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Libération

Affaire Toscan: recherche coupable désespérément

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Le meurtre de l'épouse du producteur français reste inexpliqué.
publié le 5 février 1998 à 19h36
(mis à jour le 5 février 1998 à 19h36)

Schull envoyé spécial

Ce bout d'Irlande paisible doit aujourd'hui gérer le triste privilège d'avoir été le théâtre d'un des crimes les plus mystérieux des annales judiciaires du pays: le meurtre de Sophie Toscan du Plantier, l'épouse du producteur de cinéma retrouvé morte devant sa maison, à Toormore, le 23 décembre 1996. Voilà maintenant plus d'un an que la Gardai, la police irlandaise, se casse les dents sur l'affaire, bien que le premier responsable de l'enquête, le superintendant Noel Smith, eût promis une issue rapide.

Sérieux suspect. L'enquête sort de l'ordinaire. Les policiers ne manquent pas de pistes. Ils ont même un sérieux suspect, le même depuis des mois, un journaliste anglais de 40 ans au caractère fantasque et au mode de vie peu traditionnel, Eoin Bailey, venu s'installer dans la région il y a plusieurs années. Mais ils ne parviennent pas à le confondre. Le 27 janvier dernier, les enquêteurs ont donné une nouvelle preuve de leur impuissance apparente. Interpellé peu après 8 heures du matin et conduit aussitôt au siège de la Gardai à Bandon, Eoin Bailey a été relâché après les douze heures légales de garde à vue. Rien n'a filtré de l'interrogatoire. «Des choses très générales», affirme laconiquement Con Murphy, son avocat. Déjà, en février dernier, le journaliste, poète amateur à ses heures, était ressorti libre après une première interpellation. Depuis, les certitudes des enquêteurs n'ont fait que s'affirmer: pour eux, il ne pe