Moscou, de notre correspondante.
L'Arménie est entrée dans une nouvelle ère de turbulences. La démission du président Levon Ter-Petrossian a été entérinée hier par le Parlement et l'élection présidentielle anticipée fixée au 16 mars prochain. Les «durs» ont ainsi emporté une victoire qui pourrait sérieusement compliquer le règlement du conflit du Haut-Karabakh, enclave arménienne séparatiste d'Azerbaïdjan.
Dans un geste jugé courageux, en octobre dernier, Levon Ter-Petrossian s'était déclaré en faveur d'un compromis dans la crise du Karabakh. Erevan, estimait-il, voit son soutien s'effriter au profit de Bakou. Attirés par les formidables perspectives du pétrole de la Caspienne, les Américains, notamment, se rapprochent de l'Azerbaïdjan.
Avant de se voir lâchée par tous, l'Arménie doit donc négocier et rompre son isolement. C'est aussi le seul espoir de redresser son économie qui survit en grande partie grâce à l'aide humanitaire américaine. Enfin en cas de règlement du conflit, les grandes compagnies pétrolières font miroiter la possibilité de construire un pipeline passant par l'Arménie pour exporter l'or noir de la Caspienne.
Mais Levon Ter-Petrossian s'est retrouvé isolé sur la scène politique à défendre cette position. Il faut dire que le Président était déjà passablement affaibli, critiqué pour les conditions très contestées de sa réélection, en septembre 1996, son style autocratique et la débâcle économique.
Pour le «groupe de Minsk», chargé par l'OSCE de régler la crise