Sous la Ve République, de rapport en projet enterrés les uns après
les autres, la réforme institutionnelle de la Coopération a été un acte manqué. «Il faudra bien que cela se termine, ce secrétariat d'Etat à la Coopération, cela ne peut pas durer. Il devrait être rattaché au Quai d'Orsay. C'est indispensable, car c'est le Quai qui mène la politique de coopération et qui en conduit l'application. On ne peut pas avoir indéfiniment des organismes aussi divers pour s'occuper de l'Afrique! Quand aurez-vous compris qu'il ne s'agit plus de la France d'outre-mer, que le temps de la colonie est passé?» Qu'on se rassure. Ce n'est pas ainsi que Lionel Jospin aurait apostrophé hier la nation. En trois citations collées, qui datent toutes de" 1966, c'est ainsi que le général de Gaulle parla à son «Monsieur Afrique», Jacques Foccart, père putatif de tous les «réseaux» franco-africains.
D'autres l'ont rêvé, Lionel Jospin l'a fait. Dont acte. Trente-huit ans après la décolonisation de l'Afrique française, le chef du gouvernement a décroché l'enseigne du «ministère africain», Rue Monsieur. Il est vrai que, derrière la façade, une bonne partie des compétences et attributions avaient déjà déménagé. Mais, politiquement, l'avis de démolition n'était pas signé. Il l'est désormais, même si Jospin n'a pas intérêt à le claironner. Pour ne pas réveiller en Afrique des mécontentements et, aussi, pour ne pas mettre à l'épreuve la cohabitation.
A l'Elysée, on n'a eu de cesse de répéter que la réforme de