Sept mois après son arrivée à Matignon, Lionel Jospin a annoncé hier
«sa» réforme de la Coopération, «une réforme importante autour d'idées qui ont été évoquées depuis dix, quinze ans mais qui, cette fois-ci, débouchent». A l'issu du Conseil des ministres, «en plein accord avec le Président», il a présenté une mue du dispositif de l'aide française au développement qui, d'ici l'adoption du budget 1999 dans lequel elle doit s'inscrire, sera mise en oeuvre autour de trois maîtres mots: «rénovation» de l'architecture institutionnelle, «ouverture» vers la société civile et «partenariat» avec les pays pauvres, notamment en Afrique, par le truchement de «contrats» d'aide. «Nous ne marginalisons pas l'Afrique, mais nous la reconnaissons», a insisté le Premier ministre, expliquant que l'Afrique serait désormais traitée à l'égal du reste du monde, «mais avec plus d'amitié et de générosité». Ce «plus» se traduira par la définition d'une «zone de solidarité prioritaire» dont toute l'Afrique francophone est assurée de faire partie.
Rénovation. Dès hier, le gouvernement a décidé de transformer l'actuel secrétariat à la Coopération et à la Francophonie en un ministère délégué auprès du Quai d'Orsay, au sein duquel ses principaux services, en particulier sa direction du développement et sa mission militaire, seront «intégrés». A l'avenir, la Rue Monsieur, qui a été depuis la décolonisation le «ministère de l'Afrique», fera partie d'un «ensemble diplomatique unique», à savoir du ministère des