Anita, 35 ans, est employée de maison depuis treize ans à Athènes.
Lolita, 27 ans, domestique depuis qu'elle a débarqué en 1991 d'un bateau chypriote. Toutes deux clandestines, elles ont attendu leur jour de congé pour se rendre à l'Union des migrants philippins de Grèce. Au quatrième étage d'un immeuble lépreux du centre-ville, elles sont, ce samedi matin, un petit groupe de femmes appliquées à remplir leur fiche de candidature à la «Carte blanche», premier pas vers l'espoir d'une régularisation. Depuis le 2 janvier, 200 000 étrangers sans papiers ont pris d'assaut les bureaux de l'OAED (l'Agence grecque pour l'emploi) pour obtenir le formulaire convoité. «Il faut arriver à quatre heures du matin et faire la queue au milieu de gens qui se battent», raconte Anita. Heureusement membres d'une des communautés étrangères les mieux organisées d'Athènes, autorisée à centraliser les candidatures de ses ressortissants, elle et Lolita ont évité la cohue provoquée par cette mesure sans précédent: un espoir de régularisation pour quelque 500 000 clandestins vivant dans le pays. Deux décrets présidentiels, promulgués le 28 novembre 1997, leur donnent jusqu'à fin mai pour sortir de l'ombre et faire leur demande de papiers: d'abord une «carte blanche», valable jusqu'à fin 1998, puis une «carte verte», d'une durée renouvelable de un à cinq ans, permis de séjour et de travail qui permettra, dans certains cas, le regroupement familial.
5% de la population. De tous les pays de l'Union eur