Alors que neuf civils ont été assassinés par des islamistes présumés
hier à El-Gor, dans la région de Tlemcen, les autorités algériennes semblent accentuer leurs pressions sur les voix dissidentes. Karim et Farid, deux fils de Me Khelili, l'un des quelques avocats qui prennent le risque de défendre les prisonniers d'opinion et les islamistes, ont été arrêtés mercredi soir vers 21 heures à Alger.
Farid a été relâché vers minuit, après qu'on eut menacé de le torturer. En revanche, Karim, 35 ans, handicapé mental, a été sévèrement battu par des policiers et des militaires. Ces derniers ont insulté et menacé les membres de la famille de Me Khelili et fouillé leur domicile. Karim Khelili, qui saignait abondamment lors de son arrestation, était toujours détenu hier après-midi en un lieu inconnu.
L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme, qui a rendu publique l'information, affirme «craindre pour sa vie» et «redouter qu'il soit au centre de Châteauneuf, recensé parmi les lieux où la torture est systématiquement pratiquée». L'observatoire réclame sa libération «immédiate» et demande aux autorités «d'identifier et de sanctionner les responsables de ces pratiques». Ce n'est pas la première fois que Me Khelili, président du Syndicat national des avocats algériens (indépendant), subit des pressions. Par trois fois en moins de deux ans, les services de sécurité l'ont harcelé, ainsi que sa famille, à son cabinet ou à son domicile.
Autres intimidations et pression