Vendredi soir, l'attaché militaire auprès de l'ambassade de France
au Tchad avait rendez-vous près de Sarh, la capitale du Sud, avec le ravisseur des quatre Français, enlevés dans mardi dans un parc animalier. Dans une lettre transmise par l'intermédiaire d'un curé, le ravisseur, le Dr Mahamoud Nahor N'Gawara, qui veut «dénoncer le régime» en place, a précisé ne vouloir négocier la libération des otages «qu'avec le colonel Yannick Guilloux». Toutefois, l'ambassadeur de France, ainsi que le consul, sont également à Sarh où est installée la cellule de crise du gouvernement tchadien. Mardi, alors qu'ils bivouaquaient dans le parc de Manda, un coopérant français et trois amis en visite, membres d'un organisme de gestion des ressources cynégétiques en France, avaient été maîtrisés et emportés par cinq hommes, dont trois armés. Drogué et laissé sur place, leur accompagnateur, un garde-chasse tchadien, avait donné l'alerte.
Depuis vendredi en fin de matinée, les autorités françaises savent que le commando ravisseur fait partie du mouvement du Dr Nahor qui, dans les années 70, a fait ses études en France où, de 1986 à 1990, il a également accompli sa spécialisation de chirurgien. Sérieux et travailleur, très apprécié, cet homme originaire de Sarh, aujourd'hui âgé de 47 ans, est ensuite rentré à N'Djaména pour y exercer les fonctions de médecin-chef à l'hôpital central. Après la prise de pouvoir de l'actuel chef de l'Etat, Idriss Déby, en décembre 1990, il rejoint le parti présidenti