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Libération

La fin d'un symbole sandiniste. Au Nicaragua, le quotidien «Barricada» a cessé de paraître.

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publié le 9 février 1998 à 19h49

Miami, de notre correspondant.

Assailli par les difficultés économiques, le quotidien de la révolution sandiniste Barricada a publié son dernier numéro lundi dernier, et les espoirs d'une relance paraissent des plus minces. Les autorités nicaraguayennes ont en effet mis mardi sous séquestre les rotatives de l'imprimerie, en exigeant au nom de la sécurité sociale le règlement de 11 millions de cordobas (environ 6 millions de francs) de cotisations impayées depuis 1993 et pour le fisc des arriérés d'un équivalent de 350 000 F.

Cette mesure est venue contredire une injonction du ministère du Travail, qui s'était opposé à la «fermeture provisoire» annoncée le vendredi précédent par la direction. Il exigeait au contraire que la société éditrice réintègre les 230 salariés mis à pied et leur verse des retards de salaires estimés à 450 000 F. Dirigé par Tomas Borge Martinez, l'énergique ministre de l'Intérieur de l'ancien régime sandiniste, Barricada est la propriété et l'organe officiel du FSLN (Front sandiniste de libération nationale) depuis la confiscation du quotidien lors du renversement de la dictature Somoza, en 1979.

Le journal, comme ses trois concurrents publiés à Managua, subit des difficultés conjoncturelles. Leur diffusion totale plafonne à 55 000 exemplaires par jour, contre 200 000 en 1980, la fin des subventions et des fournitures de papier par l'ex-Union soviétique ayant provoqué une très forte augmentation du prix de vente. Parallèlement, la publicité est aspirée par