Istanbul, de notre correspondant.
Pays clé de l'Otan, très lié à Washington, la Turquie n'est pas, cette fois, aussi sûre d'elle-même qu'en 1991 quant à son rôle dans une probable attaque américaine contre l'Irak. Les deux partis de la coalition gouvernementale (les sociaux-démocrates du vice-premier ministre Bulent Ecevit et les centristes du vice-premier ministre Sezgin) s'opposent clairement à une intervention américaine, et refusent d'accorder des facilités militaires et techniques aux Américains. «Tout le monde doit savoir qu'on peut résister aux Etats-Unis», a déclaré Ecevit. Néanmoins, le Premier ministre, Mesut Yilmaz, après hésitation, a affirmé que la Turquie n'était pas neutre et a choisi son camp: «L'Irak doit respecter l'ensemble des décisions de l'ONU», a-t-il estimé.
Masques à gaz. Renforcée par de nouveaux avions et très active depuis quatre jours, la base turco-américaine d'Incirlik, dans le sud du pays, sera vraisemblablement utilisée par les Américains pour «coordonner les vols et organiser les opérations humanitaires de sauvetage», selon les officiels turcs. Ces derniers affirment que Washington n'a pas demandé l'autorisation pour une utilisation éventuelle d'Incirlik pour les opérations. Les avions américains font 28 sorties par jour (contre 4 seulement en temps normal) depuis vendredi dernier, et, à Incirlik, les masques à gaz sont vendus aux civils pour 8 millions de livres turques (environ 230 francs). Dimanche, l'état-major turc a également annoncé que