Vienne, envoyé spécial.
Après l'axe Paris-Bonn, voilà l'axe Paris-Vienne. Plus un titre pour Jacques Chirac, qui a terminé, hier, une visite officielle de quarante-huit heures en Autriche. Celui de «mentor de l'unification et de la pacification de l'Europe», une gratitude de son homologue autrichien Thomas Klestil, dont il se serait bien passé, lors du dîner de gala de mercredi soir, au palais de la Hofburg, le château impérial. La langue a fourché. Et le «mentor» s'est transformé en un «menteur» bien sonore. Au pays de Freud, quoi de plus normal. Du coup, le président autrichien a préféré revenir à la langue de Goethe. Et Jacques Chirac, habitué des lapsus, ne lui en a pas tenu rigueur.
Un voyage sans nuage, ou presque, alors que l'Autriche prendra en juillet la présidence de l'UE. Un moment clé puisqu'elle devra gérer la mise en place d'un euro qui sera encore virtuel, le processus de l'élargissement et la réforme des institutions. Depuis 1815 et le Congrès de Vienne, l'Autriche n'avait jamais eu un tel rôle sur le continent, comme l'a souligné Thomas Klestil lors des toasts, souhaitant réaliser, comme le demandent avec insistance les Français, «les réformes indispensables aux institutions». Dans sa réponse, Chirac a été plus carré encore en mettant en avant la nécessité d'une réforme des institutions dont l'Autriche, comme tous les «petits» pays, craint de faire les frais: «Le processus d'élargissement sera difficile, l'effort d'adaptation de ces pays immense. Nous les y a