Trois explosions meurtrières hier à Alger, une manifestation pour la
paix empêchée manu militari, l'annonce par la presse privée que 21 islamistes armés ont été tués mardi par les forces de sécurité et que 11 personnes ont été massacrées dans une embuscade contre deux taxis transportant des fonctionnaires dans la région de Telagh: la réalité d'un pays en état d'urgence depuis six ans aura rattrapé la délégation d'eurodéputés peu avant qu'elle ne quitte Alger hier matin sans se rendre compte de rien. C'est près d'un lycée de Birkhadem, dans la banlieue sud d'Alger, qu'a explosé une première bombe de faible puissance, suivie par une autre explosion dans un café de la place des Martyrs, et une autre enfin dans une droguerie de Bab el Oued. Bilan: au moins deux morts, trente blessés et une belle panique dans une bonne partie de la capitale quadrillée par les forces de l'ordre. Dès 7 heures du matin, un important dispositif policier empêchait la manifestation «pour la paix, contre la violence et le terrorisme» appelée par le FFS, l'un des principaux partis d'opposition, et interdite par le gouvernorat d'Alger. Entre les bus et les cars refoulés à l'entrée d'Alger, la multiplication des barrages sur les routes y menant et les contrôles d'identité des jeunes autour de la Grand-Poste, d'où devait partir la marche, ils ne seront que quelques centaines à réussir à se regrouper. Le matraquage des manifestants, des députés du FFS et de quelques journalistes algériens, et l'interpellati