Les aventures rocambolesques de la lettre du Fis remise à la
délégation européenne à Alger ont rebondi vendredi. Les eurodéputés avaient en effet déchiré la missive sans la lire, expliquant qu'ils s'étaient engagés auprès des autorités «à ne pas avoir de contacts avec le Front islamique du salut lors de leur visite». Vendredi, El Ayat, un quotidien saoudien publié à Londres, en a diffusé le contenu. Voici les principaux extraits: «Nous n'avons d'autre moyen pour faire honneur à votre visite que de vous adresser cette lettre ["] Vous êtes bien placés pour savoir que le pouvoir militaire qui viole la souveraineté du peuple est un pouvoir honni qui n'hésite pas à humilier un peuple libre et digne ["] Que pouvez-vous faire pour satisfaire l'espoir de notre peuple, vous qui avez la charge de diriger le monde et de porter secours à l'humanité? Allez-vous mettre fin aux massacres collectifs qui ont commencé à la prison de Serkadji en 1995 et dont l'horreur s'est amplifiée? N'avez-vous pas constaté que la majorité des victimes, quand elle n'appartient pas aux partisans du FIS, fait partie de ceux qui ont refusé de s'armer? Allez-vous révéler les commanditaires et les repaires de ce ramassis de criminels ["] dont les exactions n'épargnent que l'«Algérie utile»? Jusqu'ici, vos déclarations ne sont qu'une reformulation des communiqués militaires ["] Permettez-nous de vous rappeler la position du FIS, qui dénonce les massacres et le refus du pouvoir d'ouvrir une enquête indépendante s